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Au cœur de la ville rose, au sein du complexe sportif Léo Lagrange célèbre pour son bassin olympique de 50m, nous retrouvons Joëlle qui vient de clôturer son cours de gymnastique d’entretien avec des seniors. Les pratiquants quittent petit à petit la salle de boxe où a lieu cette séance et repartent chez eux avec un large sourire.

Éducatrice sportive depuis plus de 35 ans, Joëlle a intégré le Groupement d’Employeurs Sports Loisirs 31 en 2012 et a aujourd’hui 3 mises à disposition auprès de structures associatives.

Sportive dans l’âme, et avec une humeur enjouée, Joëlle nous retrace son parcours qui lui permet de vivre de ce métier passionnant.

 

GESL 31 : Bonjour Joëlle, nous venons de croiser un nombre important de pratiquants, dont certains avec leurs tapis sous le coude, comment s’est passé cette séance ?

Joëlle : Super bien, j’avais ce matin un groupe assez conséquent de 21 seniors, dont le plus âgé a 91 ans. Je leur ai proposé un cours d’entretien de la forme où j’ai utilisé des bâtons. Je les accompagne dans l’ensemble des postures que l’on fait. Il faut savoir que beaucoup d’entre eux ont des pathologies dont il faut tenir compte. J’ai déjà pu accueillir des personnes porteuses d’un cancer, de fibromyalgie, ou ayant eu un AVC, il faut s’adapter pour ne pas traumatiser leur corps souvent endolori par l’arthrose. Ayant moi-même quelques problématiques de santé au niveau du genou, je suis à même de comprendre ces enjeux et d’y répondre de la meilleure des manières. On clôture par un temps de relaxation au sol, cela leur permet d’intégrer la séance, de récupérer physiquement et de bien unifier leur schéma corporel avant de repartir dans leur train-train quotidien. 

GESL 31 : Un participant nous a clairement dit qu’il se sentait bien mieux grâce à vous, il vous a même fait une accolade avant de partir, vous avez conscience de cet apport ?

J : Régulièrement, j’ai des retours très positifs comme ce monsieur de 85 ans, qui vient au cours de cette association, BEST Toulouse, depuis maintenant 3 ans et qui a vu une réelle évolution et dont les cours ont participé à son soutien suite au décès de sa femme.
En ce sens, c’est un métier gratifiant, les personnes nous donnent autant que ce qu’on leur apporte : joie, enthousiasme et plaisir grâce à l’émulation du groupe dont le noyau est fidèle. Evidemment, un club, c’est avant tout un lieu de vie et en tant qu’éducatrice sportive, je fais partie de cet écosystème. Pour les seniors, cela leur permet de garder une vie sociale, de sortir de l’isolement que certains peuvent avoir. Au-delà de cet aspect, c’est le maintien et l’amélioration de leur condition physique qui est en jeu. Faire une activité sportive est bénéfique dans leur vie courante, par exemple pour répondre à des situations de perte d’équilibre ou des gestes journaliers demandant de la souplesse, une certaine force physique ou des réflexes.

GESL 31 : Quelle est votre organisation personnelle et votre quotidien ?

J : J’ai une semaine type avec environ 10 heures d’intervention, réparties du lundi au vendredi. Avec le GESL 31, j’anime 1h de gym seniors le lundi dans mon village à Mons, 2 heures de marche loisirs le mardi à Montaudran et cette heure du vendredi au bord du Canal du Midi. En complément, j’ai des interventions avec des clubs de la Gymnastique Volontaire. J’ai fait un choix personnel de ne plus travailler le week-end et le vendredi après-midi pour vaquer à mes occupations personnelles et avoir aussi un temps de repos suffisant, car être éducatrice sportive, c’est sollicitant physiquement. Plus jeune, je faisais 4 à 5h d’animation par jour mais j’ai réduit ce temps de travail afin de conserver ma capacité physique.
Concernant les cours proprement dit, je prépare souvent la séance dans ma tête et même parfois j’arrive à la salle sans avoir d’idée de ce que je vais proposer. Avec l’expérience, en 10 minutes, je conçois ma séance et prépare le matériel nécessaire avant l’arrivée des pratiquants.
Avec les associations, j’ai sur place différents matériels pour mes séances, comme avec BEST où j’alterne entre l’utilisation de ballons, bâtons, élastiques, haltères ou encore fit sicks, qui sont 2 baguettes permettant d’activer le cardio, la coordination motrice et les enchaînements à mémoriser. C’est ludique mais demande un niveau de concentration élevé.

GESL 31 : Et pour en arriver là, vous avez suivi quelle formation ? Pensez-vous qu’il est nécessaire de continuer à se former ?

J : J’ai toujours fait du sport, depuis toute jeune : aïkido, handball, danse classique, yoga, etc. Pendant mes premières années de vie d’adulte, j’ai fait plusieurs petits boulots, dont celui d’animatrice en colonie de vacances pour enfants et camp itinérant dans les canyons de la Sierre de Guarra pour adolescents ou encore dans une Calandrete, école maternelle occitane. J’ai également encadré des camps sportifs pour enfants et adultes atteints de troubles mentaux. J’avais obtenu le BAFA (ndlr : Brevet d’Aptitude à la Fonction d’Animateur) en 1982, qui permettait un premier ancrage dans les métiers de l’encadrement. C’est à mes 25 ans que j’ai souhaité me spécialiser dans le sport. Je continuais à pratiquer, notamment la gymnastique et la musculation et je me suis orientée vers le BEESAPT (ndlr : cet ancien diplôme se rapproche aujourd’hui du BPJEPS Multi-activités physiques ou sportives pour tous), partie théorique que j’ai passé via le CNED, l’opérateur public de l’enseignement à distance. J’ai fait mon stage pratique à Perpignan au sein du service jeunesse et sport des Pyrénées Orientales. Là, j’ai effectué des unités de formation en ski de piste, ski de fond, canoë kayak, spéléologie, etc.
Concernant votre deuxième question, oui il est essentiel d’avoir un parcours de formation continue. J’ai obtenu plusieurs certifications au cours des années : pilates (fondamental et seniors), yoga du rire, relaxation, stretching postural, méthode B. Calais Germain « abdos sans risque », bases méthode De Gasquet (Approche Posturo Respiratoire et abdos), programme de réduction du stress MBSR basé sur la pleine conscience, gym sénior « bien vieillir » et des initiations comme l’hébertisme, ancêtre de nos actuels parcours sportifs visant le développement physique harmonieux en milieu naturel. Cela permet d’avoir un éventail important de pratiques, et d’alterner sur la façon d’enseigner. C’est pour moi une plus-value car on a des cours libres et ouverts, et cela crée de la nouveauté pour les pratiquants. Je fais aussi quelques blagues, c’est ma manière de faire vivre la séance en toute décontraction et les pratiquants y répondent spontanément avec enthousiasme. J’adore !

GESL 31 : On a vérifié dans nos archives, la relation avec notre organisme remonte à l’année … 1996 ! A l’époque, le GESL 31 n’existait pas mais sa maison mère, Profession Sport Animation 31, portait la mission de mise à disposition de personnel. Vous faites partie des premières salariées de notre dispositif, en avez-vous souvenir ?

J : Pas du tout, cela remonte trop loin pour moi [rire] ! Mais oui, j’animais déjà des cours de gymnastique d’entretien auprès des associations haut-garonnaises, donc cela ne m’étonne pas. Mon engagement dans le sport n’est donc pas d’aujourd’hui.

GESL 31 : Avec notre groupement d’employeurs, quels ont été et quels sont vos contacts ?

J : J’ai signé mon premier contrat en septembre 2012 et c’est grâce à vous que j’ai obtenu ce poste. C’était déjà avec l’association BEST Toulouse. A l’époque, ils recherchaient un éducateur en gymnastique douce et vous m’avez proposé cette heure d’intervention car je m’étais inscrite à votre bourse de l’emploi quelques mois auparavant. Et depuis, j’ai fait grandir mon volume horaire par mon réseau ou des annonces que vous avez relayées.
C’est ensuite essentiellement dans l’administration de mon emploi que nous avons des contacts. Dernièrement, j’ai suivi une formation de formateur « Savoir Rouler A Vélo » via votre sollicitation et implication dans ce dispositif. L’objectif de cette formation est d’apprendre aux enfants à se déplacer en vélo pour l’entrée au collège et d’ancrer les réflexes d’aller vers une mobilité décartonnée dès le plus jeune âge. Cela était l’occasion pour moi de venir dans vos nouveaux locaux et d’apprendre pendant 4 jours les rouages du « Savoir Rouler A Vélo ». Malheureusement pour moi, l’investissement demandé et la manutention trop lourde ne me permettront pas de m’engager plus dans cette action.
Mais qui sait, peut-être un jour s’orienter vers un savoir rouler à vélo pour les seniors ?

Nous remercions Joëlle pour sa sympathie et sa bonne humeur en cette matinée sportive.
Interview réalisée à Toulouse, le 14 mars 2025.

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Tél : 02 40 58 61 74

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